Les tergiversations européennes pour le maintien ou l’arrêt de l’utilisation du glyphosate témoignent d’un débat déterminant sur l’avenir de notre agriculture et de la santé des consommateurs et salariés de l’agro-alimentaire face aux intérêts des multinationales.
Alors que le glyphosate a été classé cancérogène probable par le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC), la France doit prendre position clairement pour l’interdiction rapide de cette substance.
Les États Généraux de l’Alimentation doivent acter la transition agricole vers des solutions culturales agro-écologiques afin d’influencer les décisions de la Commission européenne. La Recherche publique doit bénéficier de moyens qui activent durablement les alternatives biologiques aux pesticides.
Le gouvernement français est continuellement sous pression des groupes agro-alimentaires et de ses soutiens productivistes.
Le nombre de victimes ne cesse de croître, certains experts estiment déjà que « cette bombe à retardement » aura un coût majeur pour notre système de protection sociale. Pour les pouvoirs publics, c’est la santé de la population qui doit primer, pas les intérêts financiers. Face à la gravité de la contamination de l’eau et au nombre grandissant de victimes des pesticides, les autorités doivent prendre leurs responsabilités.
L’arrêt de l’utilisation du glyphosate doit intervenir dès l’année culturale 2018, sa dangerosité ne doit pas autoriser l’écoulement des stocks, il serait criminel d’accepter qu’il y ait de nouvelles victimes…
Le 2ème pilier de la Politique Agricole Commune (PAC) doit protéger l’environnement et accompagner la reconversion de l’agriculture en bannissant les pollutions. Dans ce sens, l’Europe doit se protéger de l’importation massive de produits contaminés aux pesticides provenant de pays étrangers à l’Union européenne en renforçant ses moyens de contrôle. L’intérêt général revient à protéger la population contre les lobbies de l’agriculture et des industries agroalimentaires productivistes.
Les systèmes alimentaires industriels mondiaux sont responsables de plus de 50% des émissions de gaz à effet de serre par l’utilisation intensive de produits agrochimiques, d´énergie fossile, par l´accaparement des terres et la dégradation des forêts. La solution à la crise climatique est dans l’abandon des solutions agrochimiques et dans la revendication pour la souveraineté alimentaire et énergétique !
Aux côtés de la Confédération paysanne et de nombreuses autres organisations, nous demandons l’arrêt immédiat du glyphosate !