Fête de la Confédération paysanne en Charente maritime le 2 Septembre 2018
Nous y étions !
C’est sur la commune du Chay le dimanche 2 septembre dernier, au sud de Saujon (17), que s’est tenue la Fête de la Confédération paysanne de Charente maritime. Nous y étions !
Une trentaine d’exposants ont installés leurs stands, des paysans bien sûr, qui proposaient leurs productions (miel, légumes, plantes aromatiques et médicinales, pain, fruits, fromages, safran et transformations diverses), mais aussi des associations tel que Terre de Lien, Nature et Environnement 17, Comité Palestine, Bassines non merci, et bien sur un stand des Ami.e.s de la Conf 17, où nous avons pu faire la promotion de notre association auprès des citoyen.e.s venus en nombre profiter de l’ambiance chaleureuse de la fête. D’autres membres nous rejoindront dans la journée, dont une »vétérane », Coralie, ayant participé dès 2002, sur le plateau du Larzac, à la création des Amis de la Conf’ !
C’est sur la commune du Chay le dimanche 2 septembre dernier, au sud de Saujon (17), que s’est tenue la Fête de la Confédération paysanne de Charente maritime. Nous y étions !
Une trentaine d’exposants ont installés leurs stands, des paysans bien sûr, qui proposaient leurs productions (miel, légumes, plantes aromatiques et médicinales, pain, fruits, fromages, safran et transformations diverses), mais aussi des associations tel que Terre de Lien, Nature et Environnement 17, Comité Palestine, Bassines non merci, et bien sur un stand des Ami.e.s de la Conf 17, où nous avons pu faire la promotion de notre association auprès des citoyen.e.s venus en nombre profiter de l’ambiance chaleureuse de la fête. D’autres membres nous rejoindront dans la journée, dont une »vétérane », Coralie, ayant participé dès 2002, sur le plateau du Larzac, à la création des Amis de la Conf’ !
Il fait déjà chaud, paysage sec, perspectives de grands champs calcaires caillouteux , on sent que l’eau est rare, pas de haies, pas d’arbres aux alentours. La parole aussi est rare, on s’installe, sans mots superflus, doucement, la solidarité s’instaure, échange de matériel , de coups de main. Entre une fabricante artisanale de savons qui ressemblent à des gâteaux et sentent bon les huiles naturelles et bio et un stand d’objets artisanaux. En face du stand du collectif « Bassines non merci » qui lutte contre des retenues de substitution qui ne règleront pas la question de l’eau, sans un changement vers des modes d’agriculture non productiviste et sans le renoncement à la domination du maïs. Ce maïs, omni présent sur ce territoire, est essentiellement destiné à l’alimentation animale et à l’export avec la proximité du port de La Rochelle,
Pas de musique tonitruante, mais…….. pas de chants d’oiseaux, qui se font rares.
Arrivée remarquée de la remorque chargée de ses pommes de terre pour la vente militante, dont il ne restera plus une à seule à la fin de la journée, et que nous dégusterons au Repas paysan de midi dans leur robe, c’est bien comme ça qu’on les aime, et bien accompagnées.
Malgre un nom qui fleure bon l’élevage, Dominique Paturel, est venue de Montpellier,, nous parler de ses recherches dans des lieux et avec des populations en apparence éloignés du monde rural,. Mais le lien entre monde urbain et monde rural est évident, puisqu’elle nous parle d’alimentation, ce qui culturellement nous rassemble tous, mais surtout de « démocratie alimentaire », un concept global et fédérateur, autant au niveau national que mondial, qui va bien au delà de la « souveraineté alimentaire ». Michel Besson dans sa présentation des Amis de la Conf a rappelé que notre campagne nationale « Décidons de notre alimentation » s’appuie justement sur cette idée de base de la démocratie alimentaire.
evant une soixaDntaine de participants à cette conférence débat, Dominique Paturel nous a expliqué l’importance de ce concept élaboré par un paysan en 1990…….. plus ambitieux que la « souveraineté alimentaire » ou la justice alimentaire. Vous trouverez ci-dessous une synthèse de sa conférence.
La conférence de Dominique Paturel
Actuellement l’alimentation de qualité est présente dans les marchés, dans les réseaux militants, les Amap, les adhérents Conf et amis ; donc un public d’ initiés », environ 20 % de la population . Le modèle des circuits courts, par ses lieux, ses pratiques, son contexte est idéal pour la conscientisation, mais, il a des limites, le cercle de « conscientisés » partage des prérequis culturels, qui peuvent exclure certains publics, ce que fait aussi la question du Prix et du Coût. Une ligne rouge pour les populations défavorisées, en particulier, sujet des programmes d’études de Dominique Paturel en tant que chercheuse Inra , dont un en particulier dans le cadre des Restos du coeur et des épiceries sociales. Elle se pose les questions suivantes :
– la démocratie alimentaire, c’est quoi ? Un concept de Tim Lang, paysan, en 1990, issu de la faillite des Etats pour démocratiser l’accès à l’alimentation, à l’origine de l’émergence des Amap et autres circuits courts.
– pour quels objectifs ? : 1/obtenir un droit à l’alimentation durable en France et en Europe 2/ developper des pratiques de démocratie par des collectifs : potagers, frigos, groupes d’achat, etc.
– quelle définition ?: La démocratie alimentaire, c’est la justice alimentaire + la démocratie territoriale. Et elle pose la question : mais où sont les élus ?
– quel bilan de l’aide alimentaire en France ? Près de 20% de la population française se trouve dépendante de l’aide alimentaire. Sans mettre en cause les organisations caritatives qui gèrent cette situation, force est de constater que les populations concernées se retrouvent captives d’un système qui fournit de l’alimentation de très basse qualité. Un système transformé en marché économique,avec des productions industrielles liées à une agriculture tout aussi industrielle.
Cela concerne un groupe potentiel de 10 millions de personnes en France. Ses principaux acteurs sont les restos du coeur, la banque alimentaire, le secours populaire et la croix rouge, pour 1 Md d’euros de chiffre d’affaire. Les produits, souvent des invendus, proviennent des surplus agroalimentaires (industrie et grandes surfaces, dont les « dons » sont défiscalisés !). En 2015 la réorganisation de la Politique Agricole Commune et la création du Fonds d’action Sociale fait passer le nombre de bénéficiaires de 2 millions à 4,8 millions !
– quelle place pour l’aide alimentaire dans la politique alimentaire française ? Sachant qu’elle pose comme postulat que c’est un système politique. Et que ce « public captif », ce sont des purs consommateurs (à la différence des 20 % « d’initiés » évoqués plus haut)
En conclusion évidente, seul un changement de modèle de société pourrait apporter une solution pour toutes et tous.
– que s’est il passé en 2016, avec l’émergence de l’idée de gaspillage ? Emergence d’autres collectifs SUR LE MARCHE, d’où CONCURRENCE entre les 4 gros opérateurs !!!! Car le marché est de 10 millions de concitoyen.ne.s captif.ve.s potentiel.le.s !!!
– en quoi est-ce politique ? Il s’agit d’une sous traitance par l’Etat d’une question régalienne, les 65000 bénévoles étant dans une dé
En conclusion évidente, seul un changement de modèle de société pourrait apporter une solution pour toutes et tous.
marche de sincérité, souligne t’elle avec insistance.
L’organisation de la distribution est donc hautement politique et nous concerne tous, en particulier les élus, mais aussi tous ceux déjà conscientisés et convaincus. En particulier pour investir le champ de la restauration collective, et de la restauration sociale.
Une proposition très politique, la mise en place d’une Sécurité Sociale Alimentaire ? Car pour Dominique paturel il n’y a pas de liberté de choix, les solutions individuelles ne suffisent pas, et c’est aussi un enjeu de Santé Publique.
Le projet HERAULT, auquel a participé Dominique Paturel dans l’Hérault, a malheureusement pris fin. Il concernait 2 % de la population totale du département (dont la population paysanne en difficulté)
Merci à tous, à Agathe, animatrice, à la Confédération paysanne de charente maritime (17), à tou.te.s les participant.e.s à cette journée, au bel accueil, à Dominique Paturel qui nous a donné quelques clés et des éléments de réflexion pour continuer à nourrir nos débats et la campagne « décidons de notre alimentation » des Amis de la Conf.
Maryvonne Ardouin (CA National), Michel Besson (Trésorier National) et Jérôme Blauth (Président des Ami.e.s de la Conf’17 et Co-président National)
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