Les valeurs et les combats des Ami·e·s de la Confédération paysanne
Une démarche agricole en danger
Depuis longtemps l’agriculture n’est pas un sujet du débat démocratique. Les élections nationales et européennes se succèdent et c’est toujours la même politique agricole. L’orientation des aides publiques n’a jamais été discutée publiquement. L’industrialisation de l’agriculture n’est pas un sujet politique. L’introduction d’OGM dans les champs ne serait pas soumise à un référendum. Le monde agricole se vit comme isolé du reste de la société.
La société ne s’intéresserait-elle donc pas à ce qu’il se passe dans les champs ?
Nos motivations
Ce temps est révolu. Nous voulons savoir ce qu’il se passe dans nos campagnes parce que nous voulons savoir ce que nous mangeons, l’origine des produits et dans quelles conditions sociales et environnementales ils ont été produits. Nous avons notre mot à dire et nous entendons le faire entendre. Nous, urbains, nous dépendons de nos campagnes pour nous nourrir. Nous, ruraux, nous voyons nos campagnes se vider. Nous, parents, nous nous inquiétons de ce que mangent nos enfants. Nous, enfants, nous nous demandons ce que nous mangerons demain. Mais au-delà de ces questions, nous avons des solutions.
Nos convictions
Nous portons un projet, une cohérence, une perspective : l’agriculture paysanne pour atteindre la souveraineté alimentaire. Au sortir de la guerre, en 1945, on ne parlait à juste titre que de volumes de production et de sécurité alimentaire. Même si cet objectif est atteint, on continue de subventionner, mais pour les cultures d’exportation. Aujourd’hui, les paysans et paysannes de la planète sont capables de produire assez pour nourrir 10 milliards d’habitants avec l’agriculture paysanne.
Malheureusement, trop au Nord, pas assez au Sud, les quantités sont mal réparties et la faiblesse des revenus limite l’accès des peuples à l’alimentation. Les pays industriels productivistes viennent en plus écouler leurs surproductions et menacer l’agriculture familiale locale accentuant l’exode rural.
Pour une souveraineté alimentaire
La souveraineté alimentaire, c’est garantir à chaque peuple une alimentation de qualité, en quantité nécessaire à des prix abordables pour toutes et tous. C’est aussi garantir un revenu décent aux paysans et paysannes, et c’est choisir l’agriculture et les politiques publiques d’alimentation qui vont avec.
La souveraineté alimentaire, c’est s’appuyer sur l’agriculture paysanne pour nourrir les populations, elle qui fournit déjà 70% de l’alimentation mondiale.
La souveraineté alimentaire, c’est soutenir les paysans dans leurs luttes pour avoir accès à des terres, pour avoir le droit de choisir leurs semences, leurs pratiques agricoles et leurs circuits de distribution, et assurer aux salariés agricoles des conditions de travail décentes.
La souveraineté alimentaire, c’est s’assurer que les choix politiques qui sont faits en notre nom vont dans le sens de l’intérêt général. En France, le syndicat agricole qui soutient l’agriculture paysanne et la souveraineté alimentaire est la Confédération paysanne.
Nous ne pouvons pas laisser la Confédération paysanne se battre toute seule. Son combat, c’est notre combat, pour des paysans nombreux sur des territoires vitalisés par l’activité rurale et les services publics. Parce que l’agriculture nous concerne tous et toutes, parce que l’alimentation est l’affaire de tous et toutes, nous, les Ami·e·s de la Conf’, voulons que l’avenir de l’agriculture soit débattu publiquement et que les citoyens et citoyennes s’associent aux luttes paysannes. Ici et ailleurs. Maintenant et demain. L’agriculture est un sujet trop important pour le laisser entre les mains de celles et de ceux qui nous ont conduits dans l’impasse économique et la crise structurelle sans fin !