A travers ces 6 fiches thématiques, les Ami.e.s de la Confédération paysanne vous proposent quelques pistes pour mieux décrypter la PAC et son lien avec nos quotidiens.
Prix, santé, alimentation, territoires, énergie, ou encore « Comment agir sur les instances de décision de la PAC ? » : autant d’angles pour mieux saisir les enjeux et savoir par quel bout commencer !
Marchés paysans, soutien à la Conf’ locale, Semaine de l’agriculture paysanne dans les grandes écoles et universités, mobilisation contre les grands projets inutiles et imposés (Europacity par exemple), l’artificialisation des terres et les enjeux liés au foncier, rando-vélos et visites de fermes… l’engagement des Ami.e.s de la Conf’ d’Ile-de-France, fort de ses 3 référents locaux, est multiple ! N’hésitez pas à nous contacter pour être mis en lien. Leur page facebook.
Ci-dessous un article publié à l’occasion des élections régionales de 2021 : « préserver le foncier agricole pour se nourrir »
UNE FORTE PRESSION SUR LES TERRES AGRICOLES
Ayant en partie fondé sa richesse sur les terres très fertiles du bassin parisien, l’Île-de-France (IdF) est une région encore fortement agricole, la SAU (Surface Agricole Utile) représentant 47% de son territoire (2% de la SAU française). L’IdF, très spécialisée dans de grandes cultures en majorité vouées à l’exportation et comptant 5000 exploitations d’une taille moyenne de 110 ha (63 ha pour la moyenne française), est très loin d’assurer l’autonomie alimentaire de ses 12,2 millions d’habitants. Région la plus peuplée de France, la pression foncière sur les espaces agricoles franciliens est aujourd’hui extrêmement forte avec la disparition de 1900 hectares par an entre 1990 et 2010. La pression vient de l’urbanisation et du déploiement de grands projets d’aménagement, comme ceux du Grand Paris. L’augmentation constante des prix incite à la spéculation.
La très faible mise sur le marché des fermes à vendre, la faible transmissibilité des fermes du fait de leur taille et du fonctionnement capitalistique associé, le prix du foncier agricole (environ 8000 euros / ha en moyenne en Île-de-France) et la logique de captation des aides PAC à l’hectare et de concentration des terres, rendent très difficile l’accès au foncier pour les candidats à l’installation, que ce soit à l’achat ou à la location.
Le budget associé directement à l’agriculture est faible : sur les 5 milliards de budget annuel de la Région, moins de 1% est consacré à l’agriculture et à la ruralité, même s’il est en augmentation constante. Le budget du Pacte agricole est de 150 millions d’euros sur la période 2018-2022.
Les cinq axes du Pacte identifient d’importants enjeux : 1 Préserver les terres et lutter contre le mitage ; 2 Soutenir l’installation des jeunes agriculteurs ; 3 Aider à la diversification ; 4 Accompagner la transition écologique et énergétique ; 5 Favoriser le « mangeons francilien »
Le premier axe concerne le foncier, indispensable si l’on veut manger local, ce qui est recherché par les Franciliens et fait l’objet du premier défi « produire en Île-de-France » du Plan régional pour l’alimentation. Ce plan, doté d’1 milliard d’euros programmés sur 2021- 2030, vise à plus de souveraineté alimentaire sur le territoire régional.
FACE À L’ÉTALEMENT URBAIN, DES OUTILS LIMITÉS POUR PRÉSERVER LE FONCIER AGRICOLE
La Région est nécessairement en porte-à-faux sur la préservation du foncier agricole puisque son but est d’accompagner sa croissance. Cela passe notamment par l’aménagement et le désenclavement de territoires par la construction de lignes et gares, le secteur des transports constituant le premier budget de la Région (plus du tiers du budget global). Ces aménagements provoquent un risque d’étalement urbain, le modèle de la maison individuelle avec un accès à tous services et aménités restant un des rêves des citadins, et donc de grignotage d’espaces non construits. On pense aux discussions sur le projet de gare du triangle de Gonesse (ligne 17), qui devait desservir Europacity, mégaprojet inutile abandonné en 2019, ou bien à la ligne 18 qui doit desservir le campus universitaire et scientifique en construction sur les terres très fertiles du plateau de Saclay. Dans le SDRIF – Schéma directeur régional de l’Ile-de-France (adopté en 2013 qui correspond au SRADDET francilien), la trajectoire d’aménagement à 2030 mènerait à une perte d’environ 10% d’espaces agricoles et boisés. Cependant, la Région affiche des objectifs constants de lutte contre l’artificialisation des terres agricoles et certains cadres protecteurs des espaces agricoles existent. Quels outils proactifs sont-ils mis en place ?
Le Conseil régional actuel met en avant la création d’un fonds de portage foncier « Île-de- France, terre d’installation » en 2019, auprès de la SAFER IdF et copiloté par l’Agence des Espaces verts (AEV). Ce fonds doit permettre de mettre en réserve des biens agricoles, par une acquisition temporaire d’une durée de 2 ans (prorogation possible jusqu’à 5 ans), dans l’attente de l’identification d’un candidat prêt à s’installer.
L’AEV est une particularité de l’Île-de-France. Dans le cadre de Périmètres régionaux d’intervention foncière (PRIF), elle est autorisée à acquérir des espaces naturels, agricoles, ou des milieux dégradés à réhabiliter, à l’amiable, par voie de préemption, ou dans certains cas, par expropriation. Sur 40 000 hectares répartis dans 55 PRIF, près de 15 000 sont acquis et gérés par l’AEV pour le compte de la Région dont 16% pour des espaces agricoles (2300 ha).
Par ailleurs, la Région affiche pour 2020-2030 l’objectif ambitieux de « zéro artificialisation nette» (ZAN). Un des outils mis en avant pour cela est la requalification des friches, qui doit passer notamment par le renforcement du plan friches (20 millions d’euros), et la désartificialisation des sols.
L’objectif est louable – quoi qu’on soutiendrait plutôt un objectif de zéro artificialisation en valeur absolue – mais le plan friches paraît à première vue assez anecdotique pour permettre de maintenir les surfaces agricoles disponibles. En tout état de cause, une densification et une optimisation de l’espace dans les zones urbaines, construisant la ville sur elle-même, sont indispensables pour préserver les terres agricoles.
QUELQUES PERSPECTIVES : OPTIMISER LES OUTILS EXISTANTS ET S’ENGAGER SUR LA TRANSMISSION
Pour aller plus loin, il faudrait suivre les résultats du fonds de portage foncier et quels moyens se donne la Région pour atteindre cet objectif de ZAN. Sur le foncier, on peut relayer ici quelques recommandations de « 5 axes pour le développement de l’agroécologie en Île-de-France », plaidoyer de Terre de Liens Île-de-France, Réseau des AMAP en Île-de-France, Les Champs des possibles et Abiosol pour les élections régionales, notamment la revitalisation de l’engagement de l’AEV sur les PRIF et surtout de sa politique d’acquisition des terres agricoles en augmentant les crédits de l’AEV d’au moins 13 % (baisse moyenne de sa subvention depuis 2016). Une autre recommandation est de favoriser les accès collectifs au foncier agricole, en cofinançant des actions citoyennes (par exemple via TdL), en appuyant les communes dans ce type de démarches, ou en soutenant lesinitiatives collectives de porteurs de projets pour la création de GFA (Groupements Fonciers Agricoles), proches des SCI (Sociétés civiles immobilières).
Enfin, vu la difficulté à trouver des terres à cultiver, un travail énorme est à faire du côté de la transmission des fermes pour qu’il y ait plus de fluidité dans le marché foncier agricole, que les grandes parcelles soient divisées et permettent l’installation de plusieurs paysan.ne.s, et pour éviter la rétention et la spéculation foncières. La transmission étant le parent pauvre des politiques publiques en matière agricole, nous soutenons fortement le plaidoyer intitulé «Renouveler les actifs agricoles en transmettant les exploitations », publié en mars 2021 par le réseau de promotion de l’agriculture paysanne InPACT, à destination des conseils régionaux.
Dans les Hauts de France, les Ami.e.s se mobilisent essentiellement contre Tropicalia, un projet de serre tropicale dans le Pas de Calais (!) et sur les questions liées à la méthanisation, mais aussi aux fermes-usines. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez les rencontrer !
Le développement de la méthanisation agricole est encouragé et soutenu depuis des années par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation au travers du plan « Énergie Méthanisation Autonomie Azote » lancé en 2013 2 , qui visait la création de 1000 installations de méthanisation agricole en 2020 en France. La méthanisation est souvent présentée comme une nouvelle manière de développer les énergies renouvelables et comme une solution écologiquement pérenne. Dans le rapport « État des lieux des projets d’injection de bio-méthane bénéficiant d’un récépissé d’identification ADEME (période de 2012 à novembre 2020) », une carte met en évidence un plus grand nombre de projets d’injection de biométhane identifiés. Dans la région des Hauts-de-France, ils poussent comme des champignons ! Avec une forte implication des acteurs régionaux sous l’impulsion du président : Xavier Bertrand. Dès 2016, signature du manifeste pour une ambition économique partagée visant à « faire de la région Hauts-de-France la première région européenne d’injection du biométhane », suivi en 2017 du manifeste pour le développement du Gaz Naturel Véhicules et du bioGNV dans la région des Hauts-de-France.
La Bretagne voit surtout défiler des dossiers pour des méthaniseurs adossés à des élevages industriels allant jusqu’à 40 000 cochons. « Ces exploitations incorporent dans leur méthaniseur du maïs subventionné par la Politique agricole commune, et bénéficient aussi du tarif de rachat d’énergie. Elles sont payées deux fois ! On garantit ainsi la pérennité d’élevages à bout de souffle. »
Panorama des unités de méthanisation agricoles en Hauts-de-France (juin 2020) ► Unités en fonctionnement : 54 ► Unités en construction : 27 ► Projets potentiels : ≈ 155 (dont 150 en injection de biométhane)
Nous pouvons analyser l’expérience de nos voisins : l’Allemagne a soutenu le développement de la méthanisation au début des années 2000 mais fait machine arrière. Il existe à ce jour 10 400 sites alimentés par des cultures dédiées (près de 900 000 ha), et pour atteindre un haut niveau de développement du biogaz, l’Allemagne a dû promouvoir la culture du maïs, plante énergétique.
Les agriculteurs ont répondu à l’incitation au-delà des espérances et la méthanisation leur a permis d’assurer bien plus qu’un complément de revenu. Mais ils ont rapidement été concurrencés par les gros investisseurs qui ont vu une manne dans la production de biogaz. Les sociétés agro-industrielles ont accaparé les terres au détriment des agriculteurs tandis que la monoculture, de maïs essentiellement, a conduit au changement d’affectation des sols et encouragé une agriculture productiviste au préjudice des équilibres écologiques et de la biodiversité.
PLUSIEURS POINTS D’ATTENTION :
► Dans les Hauts-de-France, beaucoup d’unités dépassent déjà les seuls apports d’une ferme et sont portées par des sociétés d’agriculteurs, alliées parfois à des sociétés de production de gaz. Outre les investissements importants, il faut pouvoir honorer les contrats et donc alimenter en permanence les cuves. Les contrats signés avec GRDF le sont pour 15 ans et le prix de rachat 4 à 5 fois plus élevé que le gaz naturel, assurant un revenu aux agriculteurs ! ► Cependant le développement accru de la filière entraînera obligatoirement une guerre des intrants, le recours systématique aux cultures dédiées et aux CIVE (Cultures Intermédiaires à Valorisation Énergétique) et probablement l’augmentation des élevages intensifs. Il y aura donc une course aux intrants. Le prix à l’hectare est en perpétuelle augmentation ; il en sera de même pour les fermages, les fourrages et l’alimentation en général. Aucune possibilité pour le développement de la paysannerie, les terres étant massacrées et hors budget, sans oublier la disparition des pâturages.
► Partout en France et en particulier dans la région des Hauts-de-France, de nombreux groupes de citoyens consomm’acteurs s’opposent à ces projets d’installation. Ils sont fédérés par 3 collectifs nationaux : • le CNVM – Collectif National Vigilance Méthanisation www.cnvm.site • le CNVMch – Collectif National Vigilance Méthanisation canal historique www.cnvmch.fr • le CSNM – Collectif Scientifique National Méthanisation raisonnée csnmraison@gmail.com
Une association se fait par ailleurs connaître par son dynamisme et son implication régionale et nationale : Non à la méthanisation à Bailleul. Elle a par ailleurs déposé plainte à l’encontre de Biogaz Liévin, pour pollution grave lors de l’accident récent de Volckerinckhove. À ce jour en France, environ 270 accidents sur 167 sites sont recensés ou déclarés au BARPI (le Bureau d’Analyse des Risques et Pollutions Industriels). Il va sans dire que bon nombre ne font l’objet d’aucune déclaration.
MÉTHANISATION / ALIMENTATION… QUEL RAPPORT ?
Nous nous engageons pour le développement d’une agriculture paysanne parce que nous sommes convaincus qu’elle peut assurer pour chacun une alimentation de qualité en permettant à ceux qui la produisent d’avoir une rémunération et une vie correctes. Pour la protection de l’environnement et une reconquête de la biodiversité. La méthanisation et son développement incontrôlé réorientent le métier de paysan vers celui de producteur de biométhane. En tant que citoyens et consom’acteurs, nous constatons que la méthanisation favorise les élevages intensifs que nous combattons, et dévie la terre de sa fonction originelle : nourrir !
La Confédération paysanne a édité un document pouvant aider à interroger les élu.e.s et futur.e.s élu.e.s avec ces principes de base : ► la méthanisation doit participer prioritairement à un objectif d’autonomie énergétique de la ferme et doit s’inscrire dans une démarche d’économie d’énergies. ► la méthanisation doit être adaptée et dimensionnée à la ferme et à la quantité de déchets « vrais » (ceux pour lesquels on ne connaît pas de meilleure source de valorisation) produits à la ferme ou dans un rayon très proche. ► les apports de matières végétales dans les méthaniseurs doivent être drastiquement limités. Toutes les matières végétales doivent être prises en compte (principales ou non) y compris les prairies. ► des contrôles sur les approvisionnements des méthaniseurs doivent absolument être réalisés sur le terrain. ► la méthanisation ne doit pas favoriser la dépendance des paysan.ne.s à des financeurs extérieurs et ne doit pas se faire au détriment de l’autonomie financière et économique de la ferme. (D’après une synthèse de l’OFATE, la réduction significative des subventions qui assuraient la rentabilité des installations et la durée de vie limitée de celles-ci devraient entraîner, selon le scénario de référence, la mise à l’arrêt des unités existantes et la disparition progressive du parc d’installations de biogaz en Allemagne d’ici 2035.)
Ainsi, les fonds publics destinés à soutenir l’agriculture ne doivent pas être utilisés pour subventionner la méthanisation. Pour les autres subventions, elles doivent être dégressives et plafonnées afin de limiter le soutien aux installations de taille importante. La méthanisation ne doit pas favoriser un modèle d’agriculture hors-sol, producteur délibéré de déchets et qui pourrait mettre en péril la souveraineté alimentaire.
« Renchérissement du foncier, investissements importants sur les fermes qui risquent de figer les systèmes, concurrence entre cultures alimentaires et énergétiques, gestion des digestats et risques accidentels sanitaires et environnementaux, notamment au cours des phases d’exploitation et de maintenance. Trop de végétaux qui ne sont pas des déchets alimentent les méthaniseurs, au détriment de la souveraineté alimentaire et de la solidarité entre paysans. Il est temps de faire le bilan ».
La Confédération paysanne, lors de sa conférence de presse de janvier 2021, a demandé un moratoire sur les projets de développement des installations en méthanisation.
Des dynamiques locales Ami.e.s existent ou sont envisagées dans plusieurs départements de Bretagne, comme dans le Finistère, et peut-être bientôt dans les Côtes d’Armor. Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à nous écrire pour en savoir plus.
En attendant, les Ami.e.s de la Conf’ du Morbihan ne perdent pas de leur mobilisation sur le territoire ! Appui à la Conf’ locale, travail avec les élèves pour susciter de futures vocations paysannes, tenue de stand à de multiples occasions, ou encore mobilisations et travail sur les questions liées à l’élevage industriel… La liste des « activités » est longue et variée !
En témoigne entre autres cet article, écrit à l’occasion des élections régionales 2021, spécialement consacré à la production avicole. Bonne lecture et n’hésitez à faire un tour sur leur page !
Quelques chiffres (2019 et 2020) pour dresser un bref panorama du paysage agricole de la région (source « Agricultures et territoires » chambres d’agriculture de Bretagne -édition 2020). ► La Bretagne compte 26 484 exploitations agricoles dont 8 sur 10 sont de taille moyenne à grande ; elles occupent 62 % du territoire ► Côté élevage, 1810 exploitations se consacrent à la production de volailles de chair (soit 6,83% des exploitations agricoles bretonnes). ► Un élément positif : la production de poulets bio a augmenté de 29 % entre 2018 et 2020 (elle représente actuellement 4 % du cheptel national). Une des problématiques qui nous préoccupe et sur laquelle nous souhaitons interpeller les listes de candidat.e.s aux futures élections régionales est justement celle de l’élevage de volailles. L’ambition affichée par le conseil régional du « bien manger » passe par le « bien produire ». Le dispositif de soutien aux ateliers de volailles hors-sol, via le plan volailles établi par le conseil régional, subventionne des projets surdimensionnés (un minimum de 1200 m 2 par poulailler pour être éligible). Il est donc en totale incohérence avec les enjeux actuels et les ambitions agroécologiques de la Région.
Les éleveurs industriels bretons font très souvent des lots de dizaines de milliers de poulets, répartis partout en Bretagne ; dans le Morbihan, à Langoëlan, du jamais vu en France ! Il est prévu des lots de 120 000 poulets, 180 000 à Plaudren, 190 000 à Néant-sur-Yvel, et ce 6 fois par an, sans pour autant créer d’emplois agricoles supplémentaires…
De plus, le lien au sol est rompu : l’aliment est importé et les fientes exportées hors de la région. L’intégrateur fournit les poussins, l’aliment, les vaccins et antibiotiques, et il s’occupe de la commercialisation. Ce mécanisme entraîne une perte d’autonomie et de savoir-faire pour les éleveurs. Ce sont eux qui portent le montage financier et les risques qui en découlent. L’importation massive de soja, souvent OGM, des USA et d’Amérique du sud via les ports bretons, n’est pas compatible avec les accords de Paris sur le climat de 2015 et contribue à la déforestation importé. Il faudrait environ 500 hectares de céréales et d’oléoprotéagineux pour « nourrir » l’élevage de Langoëlan. Forts rejets d’ammoniac dans l’air, concentration des nitrates dans le sol puis dans l’eau, propagation des algues vertes, grosse ponction d’eau pour satisfaire les élevages, productivisme à tout prix, perte d’autonomie et gros risques financiers pour les éleveurs, énorme trafic maritime et routier pour acheminer les marchandises, course au gigantisme, mal-être des éleveurs coincés dans le système avec près d’un suicide par jour dans la profession, la liste des méfaits est longue…
À l’argument que ces poulets sont destinés au marché français pour éviter les importations de poulets étrangers, nous répondons qu’il suffirait de réorienter les productions destinées à l’export (300 000 poulets par jour partent du port de Brest vers l’Arabie saoudite, la Chine ou l’Afrique principalement). Ces exportations détruisent les producteurs, notamment africains, avec du poulet ou de la poule de réforme subventionnés par les aides européennes, arrivant là-bas moins chers que ceux des marchés locaux.
UNE FILIÈRE VOLAILLES PLUS VERTUEUSE NÉCESSITERAIT : ► d’interdire immédiatement les aliments OGM ; ► de programmer l’arrêt des importations de maïs et de soja ; ► d’obliger à un plan d’épandage de proximité au lieu d’exporter des fientes hors région (le dégagement d’ammoniac dans l’air par le compostage et l’émission de gaz à effets de serre (GES) lors du transport posent problème) ; ► de conditionner les aides publiques à la création d’emplois (sous couvert d’installation, il y a malheureusement perte d’emplois dans la plupart des dossiers) ; ► de maîtriser la taille des exploitations (le plafond de 5 000 m2 «par site» ou «par exploitation» incite les éleveurs à multiplier les sites et les montages sociétaires) ; ► la montée en gamme (une durée de croissance plus longue et des densités d’élevages compatibles avec des systèmes d’élevages sans antibiotiques). Bien produire, c’est aussi mettre en priorité l’enjeu climatique. La baisse des émissions de GES passera forcément par une baisse du nombre d’animaux en Bretagne. Cela doit être clairement arbitré : certaines productions et certains systèmes de production sont plus émetteurs que d’autres et ont des impacts négatifs en dehors de la Bretagne (déforestation, transports polluants…). La notion de compétitivité doit intégrer les externalités négatives supportées par le reste de la société (coûts sociaux, environnementaux…). Une politique cohérente doit être une politique globale sur les plans économique, alimentaire, climatique, foncier, social et environnemental.
Dans le Vaucluse, trois fermes ont ouvert leurs portes pour le dernier Salon à la ferme en mars 2022. Une maraîchère de Carpentras avec petit marché et discussion sur le foncier avec l’Adear et Terre de liens (ferme la Rostide), une autre à Mazan en polyculture (volailles, céréales, vigne, arboriculture) avec discussion autour des semences boulangères, en présence de Guy Kastler (Ferme du Rouret). Beaucoup de monde lors de la seconde ouverture, environ 200 personnes. Deux Ami.e.s pour aider, tenir le stand ou la buvette. Peut-être de nouvelles inscriptions à l’avenir ! Le mercredi, une autre ferme a ouvert ses portes aux élu.e.s, à Pernes-les-Fontaines.
L’animatrice de la Conf’ encourage beaucoup cette dynamique pour qu’un groupe d’Ami.e.s se forme ! Avis aux amateurs et amatrices du coin donc, n’hésitez pas à vous manifester !
Action en direct de Besançon : « L’agriculture doit #nourrirlesgens, pas les profits ! »
Les Ami.e.s de la Conf’, aux côtés de 23 organisations paysannes, environnementales et citoyennes, se sont rassemblés ce mercredi 30 mars 2022 devant le “grand oral” des candidats et candidates à l’élection présidentielle, organisé par le Conseil de l’agriculture française, dont fait partie la FNSEA.
Face à la crise agricole engendrée par la guerre en Ukraine, les organisations expriment leurs inquiétudes sur l’orientation politique proposée à court-terme par le gouvernement : notre souveraineté alimentaire ne doit pas se faire en sacrifiant celle des pays tiers et l’environnement !
Parmi les candidates et les candidats à l’élection présidentielle, qui choisira la voie permettant de #nourrirlesgens ?
Dans le cadre de la mobilisation pour les élections régionales coordonnée par la plateforme Pour une autre PAC, à laquelle ont participé Les Ami.e.s de la Conf’ :
● 6 actions « courriers » ont été coordonnées : en Auvergne-Rhône Alpes, Bourgogne Franche Comté, Hauts-de-France, Normandie, Nouvelle Aquitaine, Occitanie ;
● 7 débats ont été organisés : en Auvergne-Rhône Alpes, Bourgogne-Franche-Comté (Bio Bourgogne), Bretagne (Morbihan et Finistère), Centre-Val de Loire (Pôle InPACT), Ile-de- France, Normandie.
Partout en France, les Ami.e.s de la Conf’ se mobilisent, aux côtés d’autres organisations, afin d’interpeller les candidat.e.s aux régionales, notamment sur les enjeux liés à la PAC.
Coordonnées par la Plateforme Pour une autre PAC, plusieurs tables de débats sont à venir ! Elles seront relayées sur cette page. N’hésitez pas à nous faire part des initiatives présentes dans votre région pour que nous puissions les relayer.
L’évènement est passé ! Les Ami.e.s de la Confédération paysanne remercient le Réseau AMAP IDF, Terre de liens Île-de-France, la Confédération Paysanne IDF, le Bio Ile de France – GAB et Pour une autre PAC pour l’organisation commune de ce grand débat régional sur l’agriculture et l’alimentation en Île de France, les journalistes Cécile Chevallier (Le Parisien) et Amélie Poinssot (Médiapart) pour leur active participation, et les candidats qui ont répondu présent à notre invitation Clémentine Autain, Julien Bayou, Alexandra Dublanche, Bruno Millienne, Roseline Sarkissian, sans oublier les internautes qui nous ont suivi tout au long du direct.
Les candidats de l’Ile de France aux élections régionales débattent et répondent à vos questions concernant l’alimentation et l’agriculture de demain ! Quelques places en vrai au labo de l’ESS sinon live sur Facebook, l’occasion de poser des questions en direct aux candidats (par ordre alphabétique de nom de famille) – 1 personne de liste menée par Clémentine Autain (La france Insoumise) – Julien Bayou (ELLV et Générations) – Alexandra Dublanche de la liste menée par Valérie Pécresse (Les Républicains et UDI) – Roseline Sarkissian de la liste menée par Audrey Pulvar (PS-PRG) – 1 personne de la liste menée par Laurent Saint Martin (LREM)
Auvergne-Rhône-Alpes : 08/06/2021 – 10h. Conférence de presse : orientations agricoles des candidats aux élections régionales. Pour que les candidat·es à l’élection régionale se donnent vraiment les moyens de relever le défi du renouvellement des générations en agriculture, les candidat·e·s ont été sollicité·e·s par courrier. Les engagements seront rendus public lors d’une conférence de presse.
Lieu : ferme du Val-Fleury, Chazelles-sur-Lyon (42140)
Un évènement organisé par le Réseau des AMAP Auvergne Rhône-Alpes, Ardear Auvergne Rhône Alpes, France Nature Environnement Auvergne Rhône Alpes, Terre de Liens Auvergne Rhône-Alpes, Réseau CIVAM, Pôle InPACT, Nature et Progrès, FRAB AuRA, AgriBio Ardèche, Le Treuil avec le soutien de Pour une autre PAC >>> Inscriptions : Pour assister à la conférence de presse
Normandie : Rendez vous le 08/06/2021 – 14h30 à la ferme de Jean Bernard Lozier, 2 rue de Chavigny à Coudres pour un débat avec les listes candidates aux élections régionales. Au programme, discussions sur l’agriculture et l’alimentation en Normandie et signature d’engagements. Un événement organisé par la Confédération Paysanne, la LPO, les Amis de la Confédération Paysanne dans le cadre de la campagne “Paysan, métier en voie d’extinction” portée par Pour une autre PAC
Bretagne (Morbihan) : jeudi 10 juin à 17h30à la ferme de la Haye, à Langonnet. Voir l’invitation. Le débat sera également accessible en ligne via les pages facebook des organisateurs.
Centre Val-de-Loire : 14/06/2021 – 17h — 20h. Visite de ferme suivie d’un débat avec les candidat.e.s aux élections régionales à la ferme de la Cour à Seillac (20 minutes de Blois). Le débat sera découpé en plusieurs thématiques : installation-transmission, alimentation, changements de pratiques agricole, Politique agricole commune (PAC). >>> Inscription obligatoire ici
Non exhaustif, ce document vise à compiler une série de regards d’Ami.e.s de la Conf’ sur leur région, à travers une thématique représentative de sa politique agricole et alimentaire. Les régions jouent en effet un rôle déterminant dans les politiques agricoles, gérant une partie du budget de la PAC, et donnant les lignes directrices qui seront appliquées par les départements. Elles ont également leur rôle à jouer dans les questions alimentaires, puisqu’elles gèrent, entre autres, l’organisation de la restauration collective pour les lycées. Dotées d’un même budget, elles peuvent façonner des territoires très différents.
Avec les élections en ligne de mire, c’est donc le moment de faire savoir quelle politique agricole et alimentaire nous souhaitons pour demain !
Des exemplaires papier sont également disponibles dans nos locaux à Bagnolet. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez en avoir quelques uns pour d’éventuelles mobilisations ou évènements dans votre région.
Les Ami.e.s de la Conf’ co-signent cette tribune, aux côtés des 45 autres organisations de la plateforme Pour une autre PAC.
Politique agricole commune : à quand un virage agroécologique?
A la croisée des chemins du dérèglement climatique, de la précarité alimentaire, de l’effondrement de la biodiversité, des risques sanitaires, du mal-être paysan ou encore des atteintes portées au bien-être animal, l’agriculture peut être à la fois cause, victime ou source de solutions des grands maux de notre société. Mais qui sait que son avenir se joue, en ce moment même, dans les coulisses du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation ? Peu abordée par les médias et inconnue du public, la déclinaison de la Politique agricole commune en France (PAC), scellée au travers du Plan stratégique national (PSN), sera pourtant cruciale pour donner aux agriculteurs et aux agricultrices une vision d’avenir et les moyens d’une réelle transition agroécologique d’ici 2027.
Ils s’appellent Julien, Tifenn et Jean Noël, Gwénolé, Séverine, Anthony et Mathilde, Pierre-Yves.. Ils et elles sont éleveurs, brasseurs, maraichers, ostréiculteurs, paysans-boulangers et ils nous parlent de leur métier.
Un métier riche, diversifié, où l’on ne s’ennuie jamais et où il est possible de préserver une qualité de vie, c’est ce que nous dévoilent ces 6 portraits de paysan.nes réalisés par Les Ami.e.s de la Conf’ 56.
Nous espérons qu’ils susciteront des vocations !
Plus il y aura d’Ami.es de la Conf’ pour les susciter et les accompagner, mieux nous pourrons répondre à cet enjeu !
Mathilde Hors et Anthony Civel sont éleveurs de brebis en agriculture biologique à Molac. Installés en GAEC (Ker Denved) depuis plusieurs années, ils nous racontent leur quotidien de paysan.ne.s.
Julien Berlie est paysan-boulanger en agriculture biologique à Sarzeau (56). Installé en GAEC (La clé des champs) depuis plusieurs années avec un maraicher, il nous raconte son quotidien de paysan.
Pierre-Yves Floch est éleveur de porc et de brebis en agriculture biologique à Muzillac (56). Installé en GAEC (GAEC des deux villages) depuis plusieurs années avec un associé, il nous raconte son quotidien de paysan.
Séverine Hervé est maraichère en agriculture biologique à Séné (56). Installée depuis plusieurs années en GAEC à la ferme d’Ozon, elle nous raconte son quotidien de paysanne.